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  Les prisonniers du noir en prennent plein la vue.

paru dans le Républicain Lorrain du Dimanche 22 Avril 2007

Des visiteurs inhabituels au musée des mines de Neufchef. Une quinzaine d'handicapés visuels, membres de l'association des Auxiliaires des aveugles de Moselle, ont visité les galeries. Et en ont pris plein la vue.... Eux aussi ont vu les galeries. A leur manière, touchant le minerai, humant  l'air chargé d'humidité, discernant le murmure de l'eau suintant le long des roches....Les sens en eveil, une quinzaine de malvoyants sévères et de non-voyants venus des sections de Hayange, Thionville, Metz et Amnéville accompagnés de leurs guides, ont parcouru les galeries du musée des mines.
Une visite qu'ils attendaient aves impatience et qui a répondu à leurs attentes. Dès les premiers hectomètres avalés, tous avaient  conscience d'évoluer dans un endroit..... différent " Ca sent le champignon de Paris là-dedans" rigolait François CONDELLO, le président de l'association, " en tous cas je peux vous l'affirmer, ce sont bien des galeries dans lesquelles on se promène. Je perçois la masse des parois",  les handicapés visuels ne se sont pas contentés de sentir les choses.

Le guide bénèvole les à invités à toucher autant que possible les différentes pièces exposées. La statue de sainte Barbe trônant dans la pièce des munitions, les masses utilisées au début du 19 ème siècles pour casser les pierres, les paniers utilisés à la même époque pour remonter le minerai à la surface...

A peine Agnès avait-elle posé les mains sur le vilebrequin, qu' elle devinait son utilité passée: " A tous les coups, ils s'en servaient pour forer. C'est lourd ils devaient se fatiguer".
Et les prisonniers du noir ont poursuivi leur route, palpant du materiel et des machines se sophistiquant au fur et à mesure de la progression " désormais, on sait que l'environnement évoluait" confiait François Condello alors que la visite touchait à sa fin. " On a vu les mines. Si, si, on les a vues. Pas au sens ou les " voyants" l'entendent, bien sur, mais avec nos yeux à nous".

Des sensations différentes, mais pas moins intenses. A l'image de celles que ces malvoyants et non-voyants ont ressenties en visitant l'exposition consacrée aux HUGUENOTS à Metz ou le Musée de la faience à Sarreguemines. " On n'est curieux de tout", répondent-ils à ceus qui s'interrogent sur leur présence en de tels lieux. "Souffrir d'un handicap n'empêche pas de vivre" ainsi sont-ils déjà partis à la découverte des monuments historiques thionvillois. En juin, c'est sur l'espace tactile du Louvre que ces messieurs et dames s'en iront poser leurs regards.

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Amnéville : les écoliers rencontrent un non-voyant 

paru le dimanche 29 avril 2007 dans le Républicain lorrain

Les enfants de la classe de Mme Lamy-Rousseau ont rencontré François Condello, non-voyant qui a bien voulu répondre à leurs questions. Son chien guide, un labrador qui répond au nom de Vally a beaucoup plu. C'est à un véritable flot continu de questions qu'a été soumis François Condello. Les enfants étaient particulièrement sensibles à son handicap. L'un des plus beaux témoignages vient de Thibaut, 8 ans, « dans un premier temps, je voulais juste vous faire part de ma profonde reconnaissance envers M. Condello qui a eu la gentillesse de répondre avec simplicité et franchise à toutes nos questions. Il m'a beaucoup ému».

Les écoliers ont ainsi retenu que M. Condello n'est pas né aveugle mais il l'est devenu progressivement à l'âge adulte. Thibaut raconte : « Il a eu d'énormes difficultés à supporter et à s'adapter à sa non-voyance. Il s'est inscrit dans une école spécialisée pour y apprendre le braille. Il est marié, père de deux enfants voyants ce qui démontre bien que la maladie n'est pas génétique. Il a exercé une activité professionnelle jusqu'à sa retraite. Il a travaillé dans une usine de Gandrange. »
Eve est, quant à elle, en admiration devant le courage et la volonté du visiteur : « il fait partie d'une association pour aider les personnes handicapées qui se trouvent en difficultés. Je trouve que c'est une personne très gentille, il est admirable ! » Oscar renchérit : « il était de bonne humeur et il nous a dit qu'il était heureux même s'il ne voyait pas. Presque tous les non voyants ont un chien qui les aide pour se déplacer et mener une vie quotidienne comme tout le monde. Le chien de M. Condello est très gentil, il est de couleur sable et clair et il s'appelle Vally ».
Manon était subjuguée par Vally : « on a caressé le chien qui n'arrêtait pas de nous lécher. En fait c'est une femelle. J'ai appris qu'un non voyant avait une montre avec un couvercle qui se lève pour toucher les aiguilles et pour savoir l'heure ».
Thibaut décidément très marqué par la rencontre intervenait à nouveau : « le toucher et l'odorat sont les sens les plus développés chez M. Condello. Il les utilise dans la vie courante. Il vit normalement et se sent intégré dans la société. Il est entouré d'amis et pratique même du sport. L'humanité compte énormément pour lui mais pas la pitié et il est persuadé que, dans la rue, certaines personnes se moquent de lui» A la dernière question posée par Nicolas : « on ne voit bien les choses qu'avec le coeur. Qu'en pensez-vous ? » La réponse était sans équivoque : « Rien n'a plus d'importance que la beauté du coeur ! C'est vrai qu'on ne voit bien qu'avec le coeur ! ».

Les enfants ont remercié chaleureusement François Candello pour sa gentillesse et, après avoir adressé une dernière caresse à Vally.
Une association pour aider des non-voyants
L'association Les auxiliaires des aveugles a été fondée en 1963. Elle a pour but l'organisation et la mise en ouvre de service d'entraide aux personnes handicapées visuelles pour leur procurer des guides et des lecteurs bénévoles.
Les accompagner dans les démarches qu'elles ont à effectuer, organiser avec elles, des activités sportives comme la marche ou le tandem et des activités culturelles et, enfin, d'une manière générale, leur apporter réconfort et amitié, les aider à s'intégrer dans la société et à y mener une vie normale dans tous les domaines tels les tâches quotidiennes, les loisirs . Elle est  indépendante de tout mouvement politique ou confessionnel. Les moyens d'action de l'association sont le recrutement et la formation d'auxiliaires bénévoles, l'établissement de liaison entre les non-voyants et les auxiliaires, et l'organisation de réunions amicales.

Pour bénéficier des services des Auxiliaires, il faut être membre de l'association.
M. Condello en est le délégué en Moselle. Pour le joindre, M. François Condello, 2 A, rue Pasteur 57360 Amnéville. Tél : 03 87 71 63 88.

ecole

Les aveugles jouent aussi à la pétanque à Audun-le-Tiche

paru dans le Républicain Lorrain du Dimanche 07 septembre 2008

Hier, oublié le handicap, il n'y avait de place que pour le jeu et le partage, sur le terrain de boules audunois.

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" Le cochonnet est à 11 heures". Sur les indications d'un            bénévole, François Condello évalue la distance et tire.                         

Les athlètes partipant aux Jeux Paralympiques le prouve en ce moment même à Pékin : on peut être handicapé et sportif.
Nouvelle illustration, plus modeste mais tout aussi louable, hier, à Audun-le-Tiche, à l'occasion du Grand Prix de Lorraine d' Handipétanque, où 42 personnes, paraplégiques, mal-voyantes, souffrant de surdité ou atteintes de troubles mentaux, ont tutoyé le cochonnet.

Comme François Condello, président de la section mosellane des Auxiliaires des Aveugles. " Cela peut paraître paradoxal mais un non-voyant est capable de jouer à la pétanque ", assure ce monsieur dynamique qui s'entraîne habituellement au boulodrome d'Amnéville. Suffit, en effet, d'utiliser une certaine technique. " A nos côtés, un bénévole nous guide en nous indiquant la distance à laquelle se trouve le bouchon, en nous précisant si le terrain est plat, comporte des bosses, ... A nous ensuite d'évaluer notre tir ! "
Léon Caronne, éducateur et arbitre de ligue, apprécie le geste. " Cela fait quatre ans que je travaille avec cette association. La plupart des joueurs ne voient pas à plus deux, trois mètres, voire pas du tout. Grâce au cadrant horaire, on arrive à leur faire comprendre où ce trouve le but à atteindre. Rien qu'à la voix, c'est incroyable ! C'est enrichissant ", reconnaît celui qui a encore en mémoire leur démonstration au Trophée des Villes OBUT, l'an dernier au stade Saint Symphorien de Metz. Le score de la partie mixte en doublettes non-voyants contre valides, tombe enfin, implacable : 13 à 0? Cela fait rigoler Emilien, 10 ans, habitué à se mesurer aux gagnants du jour : " C'est génial, ils peuvent nous battre à platte couture ! ".

Etre les yeux des autres

paru dans le Républicain Lorrain du  07 novembre 2008

La bonne vue est une richesse surtout lorsqu'on parle des Auxiliaires des Aveugles de Moselle qui a son siège à Amnéville. Cette association dépend d'une fédération nationale qui a pour but d'accompagner les personnes déficientes visuelles ou non voyantes. On a rencontré François Condello qui préside cette section mosellane, depuis Amnéville, où il réside, lui-même déficient visuel. De véritables exploits sont réalisés et qui méritent d'être soulignés.
Au nombre d'une cinquantaine, les Auxiliaires se dévouent en faisant équipe avec autant de personnes déficientes visuelles leur permettant de se déplacer, d'aller chez le médécin, de faire leurs courses, etc... La devise est : "Voir avec eux, Agir avec eux".
Mais il y a aussi des gestes plus forts lors des loisirs, des tandems se forment lors des marches effectuées dans le secteur, et, en ce début d'octobre, un rendez-vous était proposé au départ du stade municipal de Mondelange. Une marche d'une dizaine de kilomètres été au programme le long du canal  pour rejoindre l'écluse de Richemont  et revenir en longeant les installations de Mittal.
Ils étaient une bonne trentaine au rendez-vous et, parmi eux, la doyenne du groupe Raymonde Dillenshneider, 80 printemps cette semaine qui a avalé les kilomètres à un rythme impressionnant. Ne revient-elle pas d'un séjour dans le Jura, où les marches étaient quotidiennes à 1000 mètres d'altitude, toujours aidée bien-sûr d'un auxiliaire. Manquait à l'appel, Roxane 19 ans, étudiante malvoyante prenant ses cours en braille et qui possède aussi un rythme de marche élevé. Toute cette joyeuse équipe a profité de l'hospitalité du FC Mondelange, qui lui a mis son club-house à disposition pour se restaurer après la sortie sportive. Une ambiance incroyable régnait autour de la table. Pour poursuivre leur mission, les Auxiliaires des Aveugles de Moselle accèptent volontiers qu'on vienne grossir leurs rangs.

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Donnez-moi le bras que je vous guide !

paru dans le Républicain Lorrain du 17 octobre 2009

" On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essenciel  est invisible pour les yeux " , disait Saint Exupéry. Illustration grandeur nature, hier matin, avec la section Moselle des Auxilliaires des Aveugles, le temps d'une marche dans le bois de l'Etoile.
" Attention Raymonde, ça monte ! " prévient  Chantal alors que les deux dames s'apprêtent à grimper sur un trottoir. Pas loin de 10 heures, hier matin : une trentaine de marcheurs quitte le complexe de Bétange, direction le bois de l'Etoile! La doyenne du groupe suit le conseil, lève sa basket droite bien haut : l'obstacle est franchi dans un bel élan. " Cet été, lors de notre voyage en Bretagne, je me suis même baignée dans la mer ! ", savoure encore cette hayangeoise de 81 printemps que rien n'arrête! Pas même la perte d'un oeil en 1985 suite à une thrombose veineuse. " Le plus dur quand on a perdu la vue, c'est de ne plus conduire ", confie-t-elle, prête à braver à pieds la forêt sur huit kilomètres, au bras de son accompagnatrice. " On les tient, on leur explique ce qu'il y a à voir ", sourit la bénévole. Toutes deux se connaissent bien à force de marcher ensemble chaque jeudi entre Metz et Thionville. " Ces rendez-vous avec la nature favorisent le lien social et surtout permettent de rompre l'isolement des personnes déficientes visuelles ", parle d'expérience François Condello, le président de la section Moselle des Auxiliaires des Aveugles organisatrice de l'événement. En tête et fin de cortège, Jacky et Houari, du jogging club de Florange, se retrouvent ainsi à arpenter les sentiers qu'ils ont tracés, parmi la joyeuse bande. Avec eux, pas question de se perdre au détour des chemins !
Marcher et échanger :
" Comme on ne voit pas, c'est le seul sport que l'on peut pratiquer ", apprécie Edith qui rytme ses pas sur ceux de Roger à l'aide d'un bâton. " Ca décharge un peu le guide qui doit regarder pour lui et pour moi..." Cette fois, c'est Guy qui a proposer de sillonner le bois de Hayange-Florange sur huit kilomètres. " A chaque fois, on va chercher les gens à leur domicile puis on marche côte à côte. La prochaine fois, le rendez-vous sera à Charly-Oradour, puis au musée de Neufchef  ", explique le florangeois qui donne de son temps avec sa conjointe. Pas de différences entre voyants et non-voyants, il n'y a que des promeneurs sur ce parcours entre Florange et Hayange. Accrochée à Amédée, Sylvie ne boude pas son plaisir. " En ville, avec la canne blanche, on est toujours concentré. Là, on peut vraiment se détendre, des volontaires trés gentils nous orientent ", salue la dynamique jeune femme. Le messin dont elle parle s'amuse beaucoup lui aussi. " J'aime bien changer de fiancée à tour de rôle ", rigole-t-il, offrant tantôt son bras à Raymonde, tantôt à Geneviève, son adorable épouse touchée par une dégénérescence maculaire. Entre-temps, Amédée n'oublira pas non plus d'échanger " des tuyaux informatiques " avec Sylvie, la spécialiste. Car, pendant la balade, ça discute beaucoup. Du logiciel trop chère (4000 Euros) à adapter pour continuer à utiliser l'ordinateur, d'opéra, des glands et des feuilles que l'on écrase en passant, de l'odeur caractéristique de l'automne, de l'envie d'Alexis, le plus jeune d'entre eux, de faire de la radio, des bonbons acidulés et des caramels distribués par Marie-Thérèse... De la bonne humeur, oui, et pas une seule chute à déplorer. Pourtant, pas facile d'éviter les troncs et autres embûches quand on ferme les yeux, ne serait-ce qu'une minute ! " Je crois que l'on développe un sixième sens qui nous permet de garder l'équilibre ", estime Michèle, une semi-voyante qui voit de loin, mais ne discerne pas les détails. Au retour, le long du crassier Hayangeois, Marie-Françoise, une volontaire, respire à pleins poumons : " C'est une magnifique leçon d'optimisme ! ".

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Les associations d’aide aux aveugles ont un toit.

paru dans le Républicain Lorrain du 1 octobre 2010

Permettre l’acceptation du handicap et aider au quotidien : l’objectif des associations des Auxiliaires aux aveugles et de Retina qui inauguraient hier leurs nouveaux locaux.

Notre objectif est de nous faire connaître par de potentiels bénévoles, mais surtout par les aveugles ou malvoyants qui restent trop souvent reclus chez eux », explique le président de l’association Les Auxiliaires des aveugles, François Condello. Il sait de quoi il parle, lui-même atteint d’une maladie génétique, il a perdu la vue il y a de nombreuses années. «  J’ai eu du mal à venir. C’est dur d’admettre qu’on a un handicap. C’est tout un processus. » poursuit l’homme, qui a travaillé comme sidérurgiste, jusqu’au bout, même après avoir cessé de voir.

Deux associations sur Metz sont là pour soutenir les malvoyants : Retina et les Auxiliaires des aveugles. Elles ont désormais des locaux au 6 rue Notre Dame de Lourdes à Devant-les-Ponts. D’anciens logements de fonction de professeurs des écoles, mis à disposition par la mairie. Les associations s’y sont installées il y a environ un an et le site a été inauguré hier par Dominique Gros, maire de Metz. Les associations avaient fait la demande d’un toit pour centraliser leurs activités il y a plusieurs années.

Cristy Pflieger est bénévole depuis dix ans. «  Au départ je voulais enregistrer des livres, prêter ma voix. Puis j’ai rencontré les aveugles de l’association et de fil en aiguille, ils sont devenus mes amis. Cela s’est fait naturellement. C’est important de préciser qu’on n’a pas l’impression d’être bénévoles, mais un groupe d’amis heureux de se retrouver. Ils nous apportent autant que l’on peut leur apporter de soutien ».

Beaucoup d’activités sont organisées, une marche hebdomadaire, de la pétanque, des soirées et même des vacances à partir du 10 septembre en Auvergne. Les auxiliaires des aveugles les accompagnent aussi dans leurs démarches personnelles, par exemple pour les emmener chez le médecin.

Grâce aux 70 bénévoles, l’association a pu effectuer 860 guidages en 2009 et réaliser 300 interventions à domicile, lecture, secrétariat, informatique…

Audrey LIBIEZ.

Pour tout renseignement, contacter : François Condello, président de la délégation Moselle, 2A, rue du Pasteur à Amnéville. Tél : 03 87 71 63 88.

 

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